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Le Front national ou l’imposture sociale

La crise économique amplifiée par la crise financière internationale touche durement les salariés, les demandeurs d’emploi, les retraités, alors qu’ils n’en sont en rien responsables. Cette crise menace l’avenir des jeunes, des plus pauvres, met à mal le vivre ensemble et les solidarités ; elle accroît les inégalités, la précarité, l’insécurité sociale, le sentiment de pauvreté et d’exclusion.
Gouvernement et patronat privilégient les plus riches et démontrent de leur incapacité à sortir le pays de la crise et à répondre aux besoins du monde du travail, des citoyens.
Les grandes mobilisations unitaires de 2010 contre la réforme des retraites ont témoigné d’une volonté du plus grand nombre à plus d’égalité, de justice, à une répartition des richesses créés par le travail.
C’est dans ce contexte que le Front National mène une stratégie visant à obtenir le soutien des couches populaires les plus touchées par la crise et les couches moyennes qui s’estiment « déclassées ». Ce changement de costume du FN n’a pas changé la politique de ce parti, fondée sur le concept de préférence nationale, et pour cette raison et bien d’autres, n’en fait pas un parti républicain comme les autres. Il mène aussi une offensive contre les organisations syndicales, dont la CGT maniant l’anathème contre ceux qui luttent, pratiquant l’entrisme pour dévoyer les syndicats, affaiblir leur audience. Face à ce risque majeur pour la démocratie et le progrès social, pour le monde du travail et les peuples, la responsabilité de la CGT c’est de mener le combat contre ces thèses et d’éclairer les salariés par l’information et le débat, sur la réalité des thèses et des positions du FN, sur le plan économique et social comme en matière de libertés publiques.

Sans porter toutes les réponses, la CGT a des responsabilités particulières :
Veiller au respect des valeurs fondamentales et des statuts de la CGT dans chacune des organisations de la CGT
Extraits de l’Article 1 des statuts de la CGT : « La CGT est ouverte à tous les salariés, femmes et hommes, actifs, privés d’emploi et retraités, quel que soit leur statut social et professionnel, leur nationalité, leurs opinions politiques, philosophiques et religieuses »
Article 6 des statuts : « La CGT se fonde sur l’indépendance de l’organisation à l’égard du patronat, des pouvoirs publics, des gouvernements, organisations politiques, philosophiques, religieuses et autres.
Nul ne peut de servir de son titre de confédéré ou d’une fonction confédérale dans un acte politique ou électoral extérieur à l’organisation.
Le respect des diversités et du pluralisme d’opinion, la garantie que ses analyses, ses réflexions et ses décisions sont prises en son sein permettent à la CGT d’être libre et maître de son expression et de ses initiatives ».

Ces principes rappelés, il n’est pas envisageable qu’au nom de la liberté d’opinion dans la CGT, la CGT puisse être représentée, à quelque niveau que ce soit, par des militants revendiquant par ailleurs publiquement leur adhésion au concept de « préférence nationale », socle idéologique du FN. Ceci pour une raison simple mais au combien essentielle : cela est contraire aux principes et aux valeurs fondamentaux inscrits dans ses statuts.

On ne transige pas avec les valeurs fondatrices de la CGT
Nous devons traiter de manière claire les cas avérés d’instrumentalisation.
S’agissant du syndicat de Nilvange, et de Fabien Engelman, la Confédération soutient la démarche et les décisions prises par la Fédération des Services Publics et son Conseil National Fédéral des 6 et 7 Avril 2011.

Extraits des décisions du CNF : « ..S’agissant du syndicat de Nilvange, comme l’ont fait ces dernières semaines les camarades de la CSD, nous continuerons d’œuvrer pour que les agents territoriaux de la collectivité disposent d’un syndicat CGT pour défendre leurs intérêts. Mais il se trouve que nous ne sommes à ce jour pas en capacité de réorganiser un syndicat sur des bases conformes à nos orientations.
Après concertation avec l’UD, la Confédération, la CSD et notre avocat, nous vous proposons d’arrêter aujourd’hui les décisions suivantes :
En accord avec l’UD, le CNF décide la désaffiliation du syndicat de Nilvange et, à compter de la notification de cette décision, il n’y a donc plus de syndicat CGT à la mairie de Nilvange. Le CNF acte la nécessité de poursuivre le travail de reconstruction d’un syndicat dans la collectivité.
Les adhérents du syndicat, dès notification de la décision de désaffiliation, ne sont de ce fait plus adhérents à la CGT. Celles et ceux qui souhaiteraient poursuivre leur adhésion à la CGT, sur la base du partage de ses valeurs, pourront ré-adhérer auprès de la CSD. S’agissant de Fabien Engelmann, le CNF considère qu’il s’est de lui-même mis en dehors de la CGT en l’instrumentalisant au profit d’un parti prônant des thèses contraires à nos valeurs et en conduisant ainsi son syndicat à la désaffiliation. Une nouvelle demande d’adhésion de sa part ne pourra de ce fait être acceptée. »

Nous devons bien entendu être vigilants quant à d’éventuels cas similaires qui devront appeler de notre part les réactions nécessaires. Nous ne devons pas être frileux dans nos débats internes sur ces sujets : laisser pourrir des situations problématiques ne solutionnera rien. Rejoindre la CGT, c’est adhérer à des principes fondamentaux et partager des valeurs qui engagent tous les adhérents.

Nous devons également informer les salariés sur les projets liberticides et antisociaux de l’extrême droite.

« Face à l’offensive du Front National, soyons convaincus que l’opinion et le comportement de la Cgt auront de l’influence chez les salariés » disait Bernard Thibault, dans son adresse aux dirigeants de la Cgt.
Nulle intention de stigmatiser des salariés qui seraient séduits par le « nouveau » discours du FN, mais une ferme volonté de discuter avec eux de la vraie nature de ce parti et de ses objectifs, et de les convaincre de la nocivité de ses projets et propositions.
Son objectif est désormais transparent : il ne se limite plus à une protestation véhémente contre le laxisme de la politique gouvernementale, notamment en matière de sécurité, il aspire à une reconnaissance de ses capacités à gérer la politique économique et sociale du pays.
Rien n’est plus urgent que de susciter le débat, sur toutes les questions, y compris les plus délicates, comme les comportements racistes et xénophobes ; tisser des liens de solidarité entre les salariés ; être attentifs à chacune des préoccupations, des souffrances, des contraintes, des discriminations subies par les salariés.
C’est par notre présence, les débats autour des analyses, des propositions de la Cgt et des salariés, que nous combattrons efficacement les tentatives d’instrumentalisation de notre syndicat.

Pour cela, nous devons aussi nous appuyer sur notre histoire, celle d’une organisation qui s’honore d’avoir et d’avoir toujours eu des militants aux noms difficiles à prononcer, celle aussi d’un pays qui s’est construit avec la sueur, le sang et les luttes des travailleurs, nés en France ou au-delà de ses frontières.

La responsabilité du syndicalisme est appelée pour construire des réponses solidaires avec le monde du travail dans ses diversités, capables de transformer le quotidien, capables de donner, redonner confiance et espoir dans le présent et pour un autre avenir fondé sur un autre développement économique, social, environnemental, une autre répartition des richesses créées par le travail, l’humain au centre. Pour un développement humain durable

Argumentaire en direction des organisations de la CGT

Article publié le 8 juin 2011.


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